Céline Mastrorelli, une musicienne dans la confidence ( par Thomas Delavergne )Céline Mastrorelli, jolie Cannoise de 27 ans, va connaître sa première scène parisienne le 15 septembre, au Sentier des Halles. Et à l’écoute de sa voix d’ange, qui chante la vie avec justesse, il serait surprenant de ne pas la recroiser très vite sur la route du succès. Entretien à distance avec Céline Mastrorelli, dont les doigts prennent autant leur pied sur un piano que sur une guitare.
Les mélomanes aiment (un peu trop) les comparaisons. J’ai donc lu qu’on te trouvait du Zazie, voire du Tori Amos. J’imagine qu’un artiste cherche avant tout à développer son propre univers. N’est-ce pas fatiguant de toujours devoir se justifier avec des influences ou des "mères spirituelles" ?Je pense que c’est naturel de vouloir comparer lorsqu’on ne connait pas... J’ai pas vraiment de problème avec ma personnalité, donc du coup ça ne me pose vraiment aucun problème d’être comparée. Mais bien sûr, uniquement si c’est une comparaison flatteuse. Dans le cas inverse, je réponds un " Ah non.. mais alors pas du tout... !!!".
En référence à la chanson "Mon homme" : un mec sans défaut de fabrication, tu y crois vraiment ?Bah écoutez, je suis bien parfaite moi, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas trouver le même modèle en version masculine (rires). Plus sérieusement, heureusement qu’un homme sans défaut de fabrication n’existe pas... Sinon qu’est ce qu’on se sentirait merdique à côté !
Au Music Hall (le 18 septembre), vas-tu présenter un concert acoustique comparable à celui du Sentier des Halles (le 15), ou tes musiciens seront de la partie ?Ce ne sera pas du tout la même ambiance. Pour tout vous dire, c’est Yves Baron, chanteur Lyrique, et habitué du lieu qui m’a proposé son concept : "Quand le Lyrique invite la chanson Française" et j’ai tout de suite adoré l’idée... Mais ce sera de l’acoustique pure : juste piano/voix. Enfin je dis "juste", mais lorsqu’on voit le sublime piano à queue du Music Hall... c’est une injure.
Pour le 15 septembre, c’est différent, on est dans une formation Live. Je viens à Paris pour l’occasion en embarquant avec moi tous mes musiciens. C’est la première fois que nous jouerons tous ensemble dans la capitale.
Depuis quand tournes-tu ? Quels souvenirs scéniques sont gravés à jamais dans ta mémoire ?Je tourne depuis très très peu de temps. Un an à tout casser. J’ai commencé l’été dernier dans quelques endroits glauques (dans un bar à "charmantes demoiselles"), voir inappropriés (la terrasse d’une boite de nuit, où je chantais sur un piano à queue sans micro...). Mais tout cela est tellement nécessaire. Je voulais passer par là, avec le but de grimper d’un cran à chaque représentation.
Il y a aussi ceux où il n’y a personne, où le salon d’un hotel est vide. Là, c’est dur... Mais je n’en oublie aucun, ils sont tous gravés dans ma mémoire. C’est toujours un moment important lorsqu’on se présente pour la première fois au public avec ses propres chansons, même si c’est dans un pub et que je joue sur un petit synthé à 4 octaves.
Bien sûr, le concert où j’ai fait la première partie d’un concert NRJ devant 2000 personnes (des ados entre 12 et 16 ans, Fan de RnB), au Palais des Festivals, est un souvenir indélébile. Pas forcément un bon... Mais il y a eu un "avant" et un "après"... Je crois qu’après ce concert, j’ai eu moins peur de monter sur scène, j’ai eu l’impression d’avoir connu le pire ! Je tiens à m’en souvenir jusqu’à ce que je remonte un jour sur cette même scène... Sans les sifflements, naturellement !
Arrives-tu à vivre de ta musique ?Je vis de la musique... mais certainement pas financièrement. Non, au contraire, la musique me coûte beaucoup d’argent car je suis ma propre productrice de concert, ce qui veut dire que j’avance tous les frais de logistique. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un entourage qui m’aide beaucoup. Que ce soit mes musiciens qui acceptent d’être payés en croque-monsieurs, ou que ce soit mes amis sur Paris qui sont prêts à vivre durant un week end avec 1m² d’espace vital. Il ne me manque plus que des amis à Air France et je m’en sortirais peut être... Puis il y a vraiment une idée de "collectif", un groupe beaucoup plus large que le groupe "musical"... Chacun y apporte ses compétences et son savoir-faire. Aussi bien pour les photos, que les vidéos ou l’infographie. Un vrai collectif oui !
Beaucoup de personnes reprochent à la nouvelle génération de chanteurs de ne plus proposer de textes engagés au profit de métaphores alambiquées. Quelle est ta motivation première dans l’écriture ?En fait, je ne me sens concernée ni par l’un ni par l’autre. Les textes engagés, je n’en ai pas trop pour le moment, mais je ne suis pas pour autant dans la métaphore alambiquée. J’écris comme je parle et je raconte une histoire avec des mots simples. Et la jeune génération de chanteurs fait un peu comme elle veut. Après, c’est au public de faire le tri, le choix mais heureusement qu’il n’y a pas QUE des textes engagés. La légèreté ça fait du bien aussi...
Accepterais-tu d’aller jouer une chanson chez Michel Drucker un dimanche après-midi ?Pourquoi une ???? Dix s’il veut même !
le 13/09/2007 @copy: http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article3900 
Jeu 28 Fév - 14:53